De l’impuissance à la résilience

Psychothérapie en Analyse Psycho-Organique à Vannes, Morbihan

De l’impuissance à la résilience

De l'impuissance à la résilience

…ou comment faire de la crise covid-19 une opportunité d’évolution

Je l’écrivais dans mon précédent article. Nous sommes selon moi en train de vivre à l’échelle de l’humanité un rite de passage grandeur Nature. Nous sommes confrontés à notre vulnérabilité, à notre impuissance face à la Nature.

Dans cette série d’articles je vais vous permettre de vous situer (vous et/ou votre entourage). Et tenter de vous accompagner dans les différentes étapes de ce passage. 

“Si tu ne peux changer la situation, tu peux changer ta manière de vivre la situation” a coutume de dire Paul Boyesen, fondateur de l’Analyse Psycho-Organique ; méthode de psychothérapie à laquelle je me suis formée. Si nous sommes impuissants à changer la situation de l’existence de cette pandémie et de ce qu’elle implique (comme situations de maladie, de confinement ou de surplus de travail dans des conditions extrêmes) ; nous gardons le pouvoir de choisir notre façon de vivre cette expérience

Je vous propose de visualiser ce passage comme une vague. 

De l'impuissance à la résilience
La vague de l’impuissance à la résilience – (c) Solen Lombard

Comment alors faire en sorte de surfer sur la vague ; plutôt que de rester dans son creux avec le risque de se faire submerger par ce tsunami ? 

Dans chaque passage, nous passons tous par plusieurs étapes, chacun à notre rythme, chacun à notre façon.

1 – Aveu d’impuissance

Oui, nous sommes impuissants. Nous ne pouvons changer la situation factuelle qu’un nouveau virus s’est propagé sur tous nos continents à la vitesse permise par l’organisation actuelle de notre société. 

Impuissance (c) Nynne Schroder - Unsplash

L’impuissance est un sentiment complexe, des plus inconfortables, qui active en chacun des réflexes incontrôlables, une cascade d’émotions. L’impuissance nous renvoie automatiquement à ce moment où nous étions complètement dépendants de notre environnement direct : notre toute petite enfance. 

[Photo « Impuissance » (c) Nynne Schroder – Unsplash]

Il est normal dans nos premières années de vivre cette impuissance ; pour faire l’expérience de pouvoir compter sur l’autre et apprendre de l’autre. Cependant, nous savons tous que ces premières années peuvent aussi nous confronter à des situations insupportables. Voire traumatisantes, où notre extrême dépendance peut nous faire vivre un sentiment de danger vital. 

Pour le bébé que nous avons été, tout est enjeu de survie. Point de raison n’est installée nous permettant de relativiser la situation ou de nous rassurer nous-même. Dans cet état d’extrême vulnérabilité, nous ne sommes qu’instinct de survie. Nos émotions ont besoin de l’autre pour être nommées, canalisées. Pour ne pas nous emporter dans les tempêtes émotionnelles que nous voyons tous chez les jeunes enfants. 

Selon comment ces années se sont passées pour nous, chaque situation d’impuissance que nous revivrons dans notre vie nous ramèneront à ces premières expériences. Comme autant d’occasions de faire grandir en nous ces parties de nous encore en attente. 

2 – Un appel à grandir

Nous grandissons par étapes. Pas à pas. Et par pallier. 

Premiers pas - (c) Priscilla du Preez - Unsplash

A l’instar de la grande étape de l’apprentissage de la marche, il y a un vrai avant / après dans notre perception du monde ; et de nous-même. C’est une de ces grandes étapes de notre évolution. Et pourtant, cet apprentissage nécessite plein de petits pas ; des essais maintes et maintes fois répétées ; des phases d’expérimentations de son équilibre ; un besoin de tenir la main de l’autre. Ou de se tenir à un bord de table, de prendre appui sur un regard encourageant et des bras accueillants.

[Photo « Premiers pas » – (c) Priscilla du Preez – Unsplash]

Si le gain de la marche est énorme pour l’évolution du petit bébé ; c’est aussi le deuil à faire de justement ne plus être nourrisson. C’est, pour lui comme pour ses parents, le début de la fin de la dépendance absolue. Petit à petit le bébé va apprendre à se débrouiller seul, à aller chercher lui-même ce dont il a besoin. Comme il avait fait l’expérience de la naissance quelques mois plus tôt ; quittant le monde in-utero si confortable où tous ses besoins étaient pourvus sans rien avoir à faire. Le besoin de plus d’espace lui a donné le courage et l’énergie d’aller vers ce grand inconnu de la vie terrestre. Accompagné et accueilli, là encore, par l’autre dans ce passage.

Et ainsi va la vie. Une succession de petits deuils d’un état à lâcher pour en gagner un autre. 

Une sortie de zone de confort, constituée de tout notre “connu” ; pour aller explorer l’inconnu, parfois perçu comme menaçant et souvent ô combien frustrant. Dans cette exploration, nous nous découvrons de nouvelles capacités, nous apprenons. Nous trouvons de nouveaux repères. Et ainsi s’élargit notre territoire du “connu”. Passage après passage. 

Le chemin de l’impuissance vers la résilience

Lorsque le passage est souffrant et compliqué, cela demande une énergie supplémentaire pour trouver les ressources en soi de rebondir. C’est la résilience. Ce pouvoir de créer dans la difficulté ; de se saisir de chaque épreuve de la vie pour pouvoir se révéler un peu plus.

Cette situation inédite dans laquelle nous plonge tous ce covid-19 nous projette dans un de ces inconnus déstabilisants ! Avec ceci de particulier que cela met aussi notre humanité toute entière en instance d’évoluer, pas seulement nous, individus. Et que ce confinement et notre impuissance face à la maladie nous provoquent une régression psychique. Cela peut faire remonter des vécus très anciens d’insécurité primaire restés jusque là “sous le tapis”. En effet, cette régression est exacerbée par le confinement en lui-même. Il réactive nos mémoires du seul confinement que nous ayons connu : notre vie in-utero. 

Nous l’observons sur les réseaux sociaux, fleurissent tout un tas d’odes inconscientes à l’enfance

  • les défis de publier des photos de soi enfant,
  • l’appel à partager des photos de bords de mers. Évocation pour notre inconscient de la “mère”, ce paradis “océanique” dans lequel nous baignions avant de naître
  • la créativité démultipliée comme l’enfant passant des heures à créer
  • ou encore l’abondance de gifs humoristiques

Comme peut-être pouvez-vous le vivre dans vos rêves ? Que ce soit dans mes propres rêves nocturnes, ou dans ceux que me partagent mes patients, j’observe beaucoup de ces symbolisations de l’enfance ; voire de la vie in-utero. Des ambiances aquatiques, des figurations d’enfants de tous âges, des lieux fermés, la présence de parents, des jeux de proportions grand / petit… C’est toute notre psyché qui retourne dans ce monde. Dans le but d’y trouver des solutions nouvelles !

C’est en somme une occasion en or d’accueillir ce qui a pu y être bloqué dans notre enfance ; pour enfin en prendre soin et relancer nos rêves et besoins d’enfants.

Alors, comment surfer sur cette vague de l’opportunité d’évoluer ?

Voici les différentes étapes de ce passage, constitué de 2 grandes phases : 

> Premièrement, une phase de deuil (s’inspirant des travaux d’Elisabeth Kübler Ross)

> Ensuite, une phase de renaissance (s’inspirant des différentes phases de la naissance définies par Paul Boyesen dans l’Analyse Psycho-Organique). 

Apprentissage en balançoire - (c) Johnny Cohen - Unsplash

Pour des soucis de lisibilité ce chemin est décrit comme linéaire, même si bien souvent il se vit en effet “balançoire” avec des amplitudes progressives, qui permettent d’aller à chaque vague un peu plus loin, un peu plus haut, un peu plus profondément. Nous passons et repassons par ces étapes. Un passage est souvent fait de plusieurs prises de consciences et de nombreuses couches d’enjeux. 

[Photo : Apprentissage en balançoire – (c) Johnny Cohen – Unsplash]

Cette série d’articles se nourrit de nombreuses autres sources d’inspirations, comme, entre autres, les écrits de Boris Cyrulnik sur la résilience, d’Isabelle Filliozat sur l’intelligence émotionnelle. Ou encore sur des notions de neurosciences, d’analyse transactionnelle ou de communication non violente. 

Je vous propose ici une synthèse personnelle de ces apports convergents. 

Au programme des articles « de l’impuissance à la résilience »

Pour chaque étape* je vous présenterai notamment :

  • ce qui se passe en vous à cette étape 
  • quelques signes de comportements / phrases clés classiques 
  • les bénéfices et enjeux de cette étape
  • les risques d’y stagner trop longtemps
  • les questions à se poser 
  • actions possibles pour pouvoir avancer

Pour conclure, je vous souhaite que cet article vous apporte quelques clés pour mieux saisir ce qui se passe en vous ; ou autour de vous. Puissent mes mots nourrir notre humanité afin de mieux accepter que nous sommes tous à des points différents selon nos histoires de vie. Chacun a besoin de son temps propre pour avancer dans ses prises de conscience. 

Je souhaite humblement que vous puissiez y trouver des clés inspirantes ; pour trouver le chemin en vous de transmuter vos peurs et colères en amour, joie, paix et sérénité. 

Cet article est une de mes façons de contribuer, avec mes ressources, à cet écosystème de résilience dans lequel nous avons tous un rôle à jouer. Oui, vous aussi.

Alors, ensemble, nous pourrons transcender cette épreuve inédite pour faire grandir et évoluer notre espèce. C’est le vœu que je formule pour notre Humanité. 

*Les articles détaillés de chaque étape :

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2 réponses

  1. Pascale Stora Kraif dit :

    Bonjour Solenn,
    Je vous remercie pour ces articles qui expriment si bien en mots tout ce que je ressens sur le sens de du passage que nous traversons actuellement…..un passage écologique de la pollution à la nature, un passage de notre
    l extérieur à notre intérieur, un passage de notre impuissance à notre ressource intérieure, un passage de la peur de la mort à la solidarité et à l Amour , un passage de l inconscience à l inconscience …
    J apprécie beaucoup tous les liens qui sont proposés … la résilience, de la peur à la joie …. vous nous offrez une jolie pépite d or 🌟
    Je suis APO Paris 21 , installée à Boulogne Billancourt et je cherche souvent des collègues dans votre secteur . Je demande parfois conseils à mon ami et collègue Michel MILLOT qui est à Rennes, peut être le connaissez vous ?
    Peut-être au plaisir d échanger …
    Belle journée
    Pascale Stora Kraif

    • Solen Lombard dit :

      Merci beaucoup Pascale pour votre commentaire. Heureuse que ces ressources vous parlent et vous inspirent.
      Oui je connais Michel Millot 😉 Avec plaisir pour poursuivre nos échanges !
      Solen Lombard

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