Se (re)mettre en mouvement dans la vie : quand résilience rime avec choix d’expérience

Psychothérapie en Analyse Psycho-Organique à Vannes, Morbihan

Se (re)mettre en mouvement dans la vie : quand résilience rime avec choix d’expérience

Bienvenue dans l’avant-dernier article de la série “De l’impuissance à la résilience”, où nous abordons les 6ème et 7ème étape de la courbe de le résilience.

De l'impuissance à la résilience
Courbe de l’impuissance à la résilience / (C) Solen Lombard / Open’Up

Après le passage intérieur, “confiné” au coeur de soi-même (étape 5), vient maintenant l’étape de la remise en mouvement. Après avoir été sonné par le choc du tsunami covid/confinement (étapes 1 & 2) et chahuté par le tourbillon de nos émotions (étapes 3 & 4) dans les premières phases ; la résilience pointe petit à petit en nous. Comme une envie de surfer sur la vague pour se saisir des opportunités offertes par la situation ! Une nouvelle énergie se développe, subtile mais fluide : l’en-vie de ne plus subir le monde mais de prendre sa place, de devenir créateur de son monde. Libre ET responsable. 

L’impuissance face à la situation nous a mis en contact avec nos enfants intérieurs, ses difficultés et souffrances, mais aussi ses bons aspects ! Nourri et sécurisé, il peut reprendre le développement de ses rêves et potentiels. C’est alors le temps de la joie, de l’amour, de la curiosité, de l’imagination, du mouvement. Cette spontanéité de l’enfance et ses besoins simples et naturels nous donnent un nouveau souffle. 

(c) Hugues-de-buyer-mimeure - Unsplash
Sur les traces de votre enfant intérieur – (c) Hugues De Buyer Mimeure – Unsplash

Ce qui se passe en vous quand la résilience s’active : 

Ressourcé.e, le coeur ouvert, nos cellules rechargées et nos blocages émotionnels libérés, l’énergie se remet à circuler en nous. Une énergie de vie, venant du coeur et faite d’amour, de soin, de joie. 

Incarnation : dire pleinement « oui » à la vie

Après les phases du deuil de la première partie de la courbe ; débute ici la 2ème phase du cycle de la (re)naissance que nous nommons “L’incarnation” en Analyse Psycho-Organique. Après la « conception » (vue à l’étape précédente), les 2 gamètes qui se rencontrent vont incarner un embryon de vie. La magie qui fait qu’il va se développer, s’implanter ou non, reste un mystère. Comme le suggère Edmée Gaubert dans son magnifique livre-poème “De mémoire de foetus”, ce pourrait être le choix de l’embryon lui-même de s’incarner : de dire “Oui à a la vie”.

Symboliquement, à chaque situation de crise que nous vivons, à un moment s’éveille en nous une petite voix qui non seulement accepte la situation que nous vivons, de “vivre avec” ; mais en plus lui dit “oui” pleinement. Un “Oui” porteur de pleins d’espoirs, d’envies de faire de cette expérience, une étape initiatique pour développer des nouvelles parties de soi. 

Mouvement créateur de résilience

Puis vient la 3ème phase de la naissance, celle du “mouvement” où tout le long de la grossesse la vie s’organise, prend forme. A chaque “renaissance” de notre vie d’adulte, ce mouvement est celui des prises de conscience, des modifications des croyances, de la mise en mouvement. Un mouvement qui se fait au sein d’une matrice protectrice et nourricière. Comme la co-création entre le maman et le bébé grâce au placenta commun ; dans cet espace confiné avec nous-même, nous avons besoin de retrouver ces matrices bienveillantes autour de soi.

Renouveau psychique

Biologiquement, en nous, les neurones et synapses du neocortex se développent à pleine vitesse : les connexions se rétablissent. Voire se créent de nouveaux circuits, venant parfois reprogrammer des circuits défaillants du passé qui nous faisait nous comporter de façon inconfortable, non ajusté à notre environnement. De nouvelles “autoroutes” neuronales se mettent en place. Ce sont par exemple nos vieilles croyances qui se modifient, notre regard change sur des situations passées

L’activité cérébrale peut être intense, avec des réveils en pleine nuit par des pensées fulgurantes, des prises de conscience, des liens qui se font. Notre histoire, notre perception du monde gagnent de plus en plus en clarté. Nos capacités cognitives augmentent. Notre conscience s’élargit. Et ce n’est que le début. 

La graine d’enfant intérieur qui grandit en nous est pleine de joie, de rêves, de super-pouvoirs, de spontanéité. C’est à partir de cet endroit de nous, porteur de nos potentiels de réalisations, que notre développement peut reprendre. 

Un regard neuf - (c) Hannah Tasker / Unsplash
Un regard neuf – (c) Hannah Tasker / Unsplash

Comportement / phrases clés 

La résilience qui se développe en nous nous fait nous sentir à nouveau plein… de potentiels à réaliser. Un sentiment de puissance juste, de force assumée et sereine, de “je me sens capable” de “j’ai envie” se mobilise en nous. En voici quelques exemples manifestes depuis le début de la crise Covid-19 : 

“Je veux exprimer ce que je ressens, j’ai envie de beau” : Quand le coeur s’exprime

Je peux aussi me surprendre avoir l’envie d’écrire, de mettre en mots, en poésie. Ma pensée qui se réveille a besoin de s’organiser, de nommer les prises de conscience.

Ou encore en musique, en peinture, en photo. En bref, l’art c’est le langage du coeur. Et c’est bien depuis notre coeur que nous nous exprimons à cette phase du processus. Ce ne sont plus nos croyances, nos pensées, qui s’expriment à coup de “j’ai raison, il a tort”. Mais bien nos coeurs, qui ont simplement envie de dire leurs émotions, leur vision poétique du monde qu’ils observent avec un regard nouveau. 

« Je veux jouer, rire, danser !” : le Je rentre en Jeu

Ce réveil de nos enfants intérieurs a ravivé toute la beauté de nos besoins d’enfant. Pour consolider ses besoins essentiels d’amour et de sécurité, l’enfant a besoin de jouer. Par le jeu, l’enfant en nous développe ses stratégies, sa créativité, son sens de la solidarité, du partage, se découvre des talents ; et l’envie de progresser qui va avec ! Dans cette phase du début de la résilience, il n’est donc pas rare d’avoir eu envie de ressortir les vieux jeux de société du placard. De s’inventer des cabanes, ou des moments de danse spontanés. 

“J’ai envie de partager mon expérience, je veux montrer ma solidarité” Besoin d’appartenance, d’être en lien.

Ce sont les actes spontanés qui nous ont émus dès les premières semaines du confinement de ces vidéos en Italie des premiers partages aux balcons, des applaudissements. Puis l’envie de prendre part, d’agir, de rejoindre des mouvements bénévoles. 

Mais aussi de prendre le temps d’appeler ses proches, de se mettre à l’écoute authentique du coeur. Tout cela participe du besoin d’échanges authentiques qui nourrissent, de moment tendres et drôles.  Du besoin d’Humanité.

« Qui veut co-construire avec moi ? » Jouer à réinventer le monde

“Je me rassemble pour imaginer des solutions nouvelles ; j’ai besoin de m’entourer de personnes qui veulent agir avec moi, dans le même sens que moi” 

Des initiatives citoyennes comme L’académie du monde d’après, de solidarité de quartier, aux initiatives de tellement d’entreprises, ce besoin de co-construire a de multiples exemples ! Fabrication de masques, de gel, distribution de fleurs, de repas… C’est en substance l’essence même de la Responsabilité Sociétale des Entreprises, la fameuse RSE, ou du Social Business qui s’est mise en place naturellement ! Car c’est bien cette énergie de vie, d’être au service du vivant, qui impulse ces actions volontaires, spontanées, collectives. Quand toutes les parties prenantes d’un éco-système se rassemblent pour co-créer et chacune prendre une part de solution, tout prend une autre valeur, et saveur. 

Bénéfices : 

Rêver et créer sa vie

Le grand bénéfice, et spécifiquement pour cette période de confinement / déconfinement, c’est de trouver le chemin de la liberté. Et avant cela de changer de regard sur la notion même de Liberté. Qu’est-ce que la liberté ? De pouvoir aller n’importe où, n’importe comment, de pouvoir acheter ou agir n’importe laquelle de nos pulsions ? Et si la liberté était de se sentir profondément libre en soi ? Libre de pouvoir changer de croyances, de choisir d’agir en conscience. La liberté de pouvoir se libérer de ses freins et peurs intérieurs ? Libre de pouvoir se sentir à sa place où que l’on soit ? C’est la liberté du choix d’expérience. 

Car s’il y a un pouvoir extraordinaire de l’enfance c’est la liberté de créer

Dans notre monde en création, tout est possible, les galères de la vie sont transmutées en aventures extraordinaires. A l’instar de Bernard Werber qui a écrit ses premières histoires de science fiction dès ses 8 ans, alors en prise à des crises paralysantes de spondylarthrite enkylosante. Comme il en témoigne, l’expression artistique l’a libéré, et guéri. Cela a “déconstipé son énergie” comme il dit.

Co-créer pour plus d’humanité

L’une des vertus de la co-création c’est d’avoir une action plus juste. Par l’addition de nos compétences et la multiplication des angles de vue, la situation complexe devient plus claire et le problème plus “à portée” de résolution. Ensemble nous sommes plus fort. 

La co-création permet aussi le développement de l’humilité de n’être qu’un maillon de la chaîne. Qu’une facette de l’équation de la réussite de la société. “Que” et en même temps c’est énorme. Ma vision et mes actions ont autant de valeur que celles de mon voisin, quel que soit son statut, sa place dans la société. 

Comme si l’Humanité était une boule à facettes : il n’y a personne au-dessus, personne n’est véritablement plus grand en réalité. Nous avons tous notre place pour rayonner ; et tous le pouvoir de faire danser et d’apporter de la joie sur la piste de danse. Et nous pouvons tous rayonner à partir de là où nous sommes. 

L'humanité (c) Greyson Joralemon / Unsplash
L’humanité (c) Greyson Joralemon / Unsplash

Pièges à éviter – les freins à la résilience : 

> Aller trop vite

…dans une action collective grégaire “pour faire comme les autres” en n’étant pas assez aligné avec son coeur à soi. Cela peut être le signe d’une fuite pour passer directement de l’impuissance au mouvement sans passer par “le passage du coeur”. On ne sait pas, on ne sent pas pourquoi on agit, c’est une action agitée, défensive = une ré-action. Visant à apaiser une partie de soi, à rassurer notre ego. Cela peut être une étape nécessaire pour se donner du courage à descendre un peu « en effet balançoire » vers le fond de la courbe. Cela permet de rester en mouvement. Mais cela peut contribuer à nourrir le côté “sauveur” du triangle dramatique “sauveur / victime / bourreau” vu dans les phases précédentes. Comme l’illustre cette délicate citation : 

« When you help, you see life as weak.  / Quand vous aidez, vous voyez la vie comme faible

When you fix, you see life as broken. / Quand vous réparez, vous voyez la vie comme cassée.

When you serve, you see life as whole. / Quand vous servez, vous voyez la vie comme entière.

Fixing and helping may be the work of the ego, and service the work of the soul. » / Réparer et aider serait l’oeuvre de l’ego, et le service, l’oeuvre de l’âme.

Rachel Naomi Remen

> Se forcer à agir : résistance à la résilience

Agir à partir d’un “il faut / je dois” est toujours vecteur de tension interne. Cela répond à une pression que l’on se met (ou à une injonction qu’on nous a tellement mise enfant qu’elle est devenue sienne). 

> Se sentir nul.le, inutil.e. ou jalouser, envier les autres 

Généralement les personnes qui nous font réagir viennent nous parler de nous-même.

Une personne que l’on admire nous parle souvent d’un potentiel en soi non développé pleinement. 

Quelqu’un que l’on jalouse nous montre parfois la voie de quelque chose que l’on n’ose pas, que l’on ne s’autorise pas. 

Dans tous les cas, ce sont des messagers, des sources d’inspiration ! 

Et rappelez vous :

Soyez vous même, les autres sont déjà pris

Oscar Wilde

> Ne pas assez prendre en compte les besoins des autres 

La vraie liberté passe par le respect de la liberté des autres. Chacun sa place, chacun ses besoins, tous sont légitimes. Sa liberté n’est possible que si elle ne nuit pas ou ne met pas en danger l’autre. Tout est donc question d’équi-libre : considérer l’autre justement, sans lui donner trop de place, ni pas assez 😉 Prendre sa place dans le monde ne se fait pas au détriment de la place d’un autre. Cela nécessite donc parfois quelques compromis et frustrations… Nos libertés ont toujours une limite, c’est ce qui permet notre vie en société. C’est ce qui permet à l’enfant d’apprendre à vivre dans un groupe et à contenir ses envies, une structuration essentielle à notre développement !

Questions à se poser pour incarner et développer sa résilience

Oser explorer sa créativité - (C) Alice Dietrich / Unsplash
Oser explorer sa créativité – (C) Alice Dietrich / Unsplash

Les questions pour incarner mes choix de vie

> Quels sont les lieux qui me ressourcent, où je peux me sentir m’ancrer dans la Terre, me sentir terrien, être vivant ? Si ce lieu est éloigné, quel élément puis-je trouver à proximité de chez moi pour me connecter à cette force ?

> Qu’est-ce qui me met en joie, m’émerveille, me fait rire, stimule mon imagination ? 

> Qui ou qu’est-ce qui m’inspire en ce moment ? Qu’est-ce qui m’inspire chez cette personne : quelles qualités je lui reconnais  => Et si j’avais ces qualités, qu’est-ce que je ferais ? 

> Quels étaient mes rêves d’enfant ? mes jeux préférés ? Mes meilleurs souvenirs ? De quoi était constitué mon monde imaginaire ? Que feraient mes héros d’enfance à ma place aujourd’hui ? 

> Quels sont les groupes où je me sens bien ? Ces matrices qui me stimulent et m’aident à grandir dans cette période ? Avec qui je prends le temps de partager ce que je vis ?

Les questions pour stimuler ma mise en mouvement

> Quels sont les défis que j’identifie dans mon quotidien ? Pour la société ? Qu’est-ce que j’observe qui mobilise mon attention ? Quelles sont les causes qui me tiennent à coeur

> Comment je peux continuer de prendre soin de moi et répondre moi-même à mes besoins essentiels à partir de ce que j’ai chez moi, en moi ? 

> Si j’avais une baguette magique, qu’est-ce que je changerai dans MA vie, en Moi ? Quel premier petit pas puis-je faire pour l’incarner dès aujourd’hui ? Puis-je au moins écrire, dessiner, nommer ce projet de vie à défaut de pouvoir le réaliser pleinement encore ? 

> Comment puis-je contribuer à servir mes différents groupes d’appartenance ? (ma cellule familiale, ma famille élargie, mes amis, mon travail, ma collectivité, voire ensuite la société, l’humanité) 

> Quelle place pouvez-vous / voulez-vous prendre dans votre écosystème bouleversé pour en prendre soin ?

Actions possibles pour avancer : 

Booster son énergie de résilience, prendre soin de son enfant intérieur :

Pour soutenir ce développement psychique intense, nous avons besoin de tout un cocktail d’hormones de bien-être. En voici un résumé : 

Hormones du bonheur pour booster sa résilience
(source : page Facebook de Fabienne Delcorps)

Ouvrir le langage de son coeur : la clé de la résilience

Cherchez l’artiste en vous ! Et si vous osiez écrire un poème comme ceux de Catherine Testa (cf ci-contre) ? Prendre en photo ce qui vous émeut ? Peut-être vous mettrez-vous à écrire des contes ? Créez, osez, testez 🙂

  • Laissez vous aller au besoin de mouvement de l’enfant, faites circuler votre énergie de vie : adonnez-vous à des moments de danse libre par exemple. 
  • Semez de la joie autour de vous : apportez du rire / des fleurs / de l’amour à ceux que vous aimez ou aux inconnus, à vos voisins. Osez dire “Je t’aime”, “Merci”. Donnez pour le plaisir de donner, sans rien attendre en retour. 
  • Nourrissez-vous de chaleur humaine. Si vous avez envie d’avoir des idées pour créer des conversations authentiques autour de vous, je ne saurai que trop vous recommander le site antisava.fr. Plus de 200 questions disponibles pour vous relier vraiment à l’autre.
  • Ecoutez les idées qui vous réveillent au milieu de la nuit, venant des tripes, portent un besoin de réalisation fort. Laissez-vous surprendre. Suivez leur piste même si vous ne savez pas encore où cela vous mènera. “Le bonheur n’est pas une destination mais le voyage en lui-même”.

Le signe qui ne trompe pas que vous êtes sur la bonne voie d’expression de vous-même ? Cet enthousiasme, ce sentiment de fluidité, de flow, où l’on perd la notion du temps.

Incarner son corps

C’est une évidence, je le rappelle article après article, la première action reste de s’ancrer profondément en soi. A ce stade du développement, prenez appui sur votre bassin, votre plancher pelvien, et sur vos pieds. Ce sont les points d’assises de votre résilience. Plus ils seront « denses » plus vous pourrez ensuite « dansez » la vie.

Pour vous ancrer, rien de mieux que de vous relier à l’énergie stable, dense, éternelle de la Planète Terre qui nous accueille. A vous de trouver votre routine « connexion à la Nature » pour vous ressourcer ; contemplation, sieste à plat ventre dans l’herbe, câlin aux arbres, marcher pieds nus, toucher la terre, plonger dans la mer… A défaut de pouvoir sentir la Nature sous vos pieds vous pouvez « simplement » imaginer des racines qui partent de vos pieds, de votre bassin si vous êtes assis, et qui plongent vers le coeur de la Terre. Même dans le milieu le plus bétonné, la terre vit en dessous. Aussi solidement ancré qu’un arbre, vos pas dans la vie n’en seront que plus affirmés.

Définir sa zone de responsabilité

Étymologiquement, “Responsabilité” signifie : la capacité de répondre à une situation. 

Cela implique donc ni jugement, ni injonction, ne concerne que ce que je peux faire ; et non ce que je ne peux pas faire… Cela appelle à agir à la hauteur de ses capacités. Ni plus, ni moins non plus… 

Alors : 

  • Je fais l’inventaire de ce que j’ai de bon en moi et autour de moi comme ressources. 
  • Je sens mes forces, valeurs, éléments, personnes sur lesquelles je peux prendre appui .

Créer sa zone d’action

Tout d’abord, se créer un espace pour soi, chez soi. Même 5 min par jour et même si ce n’est qu’un cahier ou un bout de table pour commencer. Définissez-vous un territoire, rien que pour vous. Un espace-temps dédié ou personne ne pourra vous déranger. C’est d’autant plus vrai si vous vivez à plusieurs ou si vous êtes sollicité.e toute la journée à vous occuper des autres #enpremièreligne. C’est la base de votre écologie personnelle = ce territoire, c’est en quelque sorte comme un terreau. Un lieu vital à votre ressourcement, à écouter ce qu’il y a en vous, pour faire germer votre créativité, vos rêves.

Je vous rappelle les consignes de l’avion : en cas de dépressurisation, la première responsabilité est d’abord de mettre son masque sur soi avant de le mettre à ses enfants ou autres personnes sous notre “responsabilité”. Notre première responsabilité est de nous occuper de nous-même. C’est là que nous expérimentons et apprenons le plus. 

Puis petit à petit, en effet boule de neige, votre zone de responsabilité – et donc d’action – va s’agrandir jusqu’à la question de votre place dans le monde. Mais attention, je ne le répéterai jamais assez : pas de jugement à ne pas être en première ligne ou bénévole dans une association => il est tout aussi vital à la société que vous alliez bien, que vos enfants soient accompagnés à vivre au mieux cette phase, à ce que votre environnement de vie soit harmonieux. Je vous rappelle le 4ème accord toltèque : “faites de votre mieux” En tenant compte de vos limites physiques, psychiques, matérielles.

Petit traité d’Automission – ou le choix d’expérience. 

Pour conclure cet article sur l’incarnation et la mise en mouvement de votre résilience, j’aimerais vous parler d’Automission. Ce néologisme inventé par Paul Boyesen, fondateur de l’Analyse Psycho-Organique résonne en écho à la “permission”. Cette “père-mission” qui évoque l’attente de l’autorisation du père de faire – ou ne pas faire – quelque chose. L’automission s’est l’autorisation assumée que l’on se donne pour répondre en autonomie à nos besoins.

Responsable de ses besoins

Exercice pratique : Transformez vos “il faut / je dois” par des “je veux, j’ai envie, je suis” et sentez la différence d’énergie ! Testez, osez. Encore et encore. Plus vous ferez, plus vous apprendrez, plus vous dompterez votre peur. C’est ce qu’on appelle “danser avec sa peur » ; l’emmener avec soi dans son mouvement de vie pour ne pas la laisser nous figer ou prendre le contrôle de notre mouvement (cf fuite / agressivité).

Par exemple : si je sens que j’ai besoin de porter un masque, je n’attends pas du gouvernement de savoir si je dois en porter, ou non, je mets un masque. Je n’en ai pas ? Je fais appel à ma créativité et je fais avec ce que j’ai ou je vais chercher l’information de comment me le fabriquer, où m’en procurer… Sentez la différence de dire « il faut que je porte un masque » et « je veux porter un masque »…

> La résilience c’est aussi ça : choisir d’être au commande de la réponse à ses besoins. Je prends soin de moi. Et si je ne peux répondre seul à mes besoins, j’accepte de demander de l’aide et de faire l’initiative du contact. Par ce geste, je prends déjà soin de moi et j’admets mes limites

Par exemple : si je souffre d’être seul chez moi, et que je ressens le besoin d’être en lien avec quelqu’un, j’agis pour aller vers l’autre. Je prends l’initiative d’appeler mes enfants, mes amis, mes parents, ou un thérapeute. Si je suis trop sollicité alors que je n’en ai pas envie, j’ose dire à mes collègues, amis, famille que j’ai besoin de temps pour moi. Je prends ma place dans la relation. 

En bref, je prends ma place dans le monde. 

Quand résilience rime avec "Choix d'expérience"  (C) Daniel Jerico / Unsplash
Quand résilience rime avec « Choix d’expérience » (C) Daniel Jerico / Unsplash

Pour conclure

Dans le prochain et dernier article, nous bouclerons cette courbe d’apprentissage de résilience par un focus spécial sur le “passage” du déconfinement ; et cette phase de “réunion” avec le monde. Nous parlerons du sens, de célébration aussi. 

A très bientôt, au plaisir de lire vos commentaires et questions éventuelles.

 

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