Tristesse et repli sur soi : Passage à vide avant le renouveau

Bienvenue dans la 4ème étape du chemin “de l’impuissance à la résilience” : celle du repli sur soi. Dernière étape du processus de deuil ; où nous prenons contact avec notre profonde tristesse.
La mise en sécurité et l’appropriation de vos émotions de peurs et de colère vous ont mis sur le chemin de l’acceptation de la réalité. Et c’est ce qui fait souffrir. Ce constat dans la chair que ce que je ressens m’appartient ; et n’est pas de la faute de l’autre. J’apprends sur moi et sur mes limites. Sur ce qui est sensible en moi.
Dans cette phase peuvent se rouvrir des blessures du passé. Ces failles douloureuses. Ces plaies parfois non soignées en attente de soin. Émergent les manques insupportables : ceux non assouvis dans le passé, ceux actuels, ceux à venir de ce que la situation va me faire perdre…
Dans cette plongée au coeur de soi-même s’ouvre alors un vide.
Ce qui se passe en vous à cette étape
Schématiquement, le cerveau limbique, le siège de nos émotions, est maintenant au commande. Nous l’avons en commun avec tous les mammifères. Il agit en étroite relation avec le cerveau reptilien, toujours bien actif. La tempête émotionnelle de la tristesse, du désespoir, tourbillonne encore un peu avec la colère et la peur des étapes précédentes.
Rêves et cauchemars troublent nos nuits pour essayer de trouver des solutions ; ou faire entendre à la conscience ce qui émerge de l’inconscient.
Les besoins se réveillent et cherchent désespérément un chemin pour y répondre.
Les nausées, dégoûts, maux de têtes, gorges serrée, le coeur lourd, sont autant de signes fréquents de ces expressions bloquées qui cherchent à se dire ; de ses émotions enfouies qui veulent s’exprimer.
Développer votre conscience de vos émotions permet d’activer ce cerveau limbique. Vous sortez petit à petit de la tyrannie interne de votre cerveau reptilien. En étant en lien avec vos émotions, c’est toute vos capacités d’empathie qui s’ouvrent. C’est l’ouverture du coeur.
Comportements & phrases clés

Avant tout, c’est un état qui prédomine :“Je me sens triste”. Les images, nouvelles, me font mal au coeur. Une musique, une vidéo sur internet, tout me fait pleurer. Plus je pleure plus je me sens vide. Je réalise ce qui part, ce qui n’est plus, ce que je ne peux pas / plus avoir/faire. Je me sens perdu.e, sans mes repères connus.
(image (c) Luis Galvez – Unsplash)
Les larmes et autres émotions qui s’expriment laissent petit à petit se préciser les besoins : de soutien, d’être protégé, rassuré, reconnu, entendu…
Dans ce temps dépressif, je peux me sentir en manque d’énergie. Je ne me reconnais plus, je n’ai plus trop d’envies. Je n’ai plus de notion du temps. Cela peut même aller jusqu’à me faire douter de qui je suis. Je pensais être tel métier, avoir telle valeur. Et d’un coup, cela me paraît insignifiant.
C’est tout un château de cartes qui peut sembler s’effondrer en moi. Ces structures qui ont façonné ma vie jusqu’ici dégringolent. C’est la perte du sens, en plus de la perte de repères. Je ne sais plus dans quel « sens » mobiliser mon énergie.
Dans cette situation de pandémie, nous sommes tous confrontés à des pertes, parfois très douloureuses. D’une part les pertes directes, matérielles, réelles et irréversibles ; perte d’un être cher, de lien social, de revenus, de projets – vacances, professionnel, familiaux… Et d’autres parts, des pertes plus symboliques : perte de l’idéal et la sécurité d’une société en paix et protégée des grandes épidémies ; ou encore sentiment que la vie d’avant ne reviendra pas, qu’il ne sera plus possible d’autant voyager, de faire le même métier…
Les bénéfices et enjeux de cette étape
Cette phase d’acceptation – à ne pas confondre avec la résignation qui conserve l’énergie de colère refoulée – est essentielle.
Éloge de la tristesse

Les larmes, d’abord, soulagent la tension du corps, permettent de remettre l’énergie accumulée en circulation.
(Citation et illustration ci-contre issues d’un de mes ateliers philo pour enfants sur le thème des Émotions)
La tristesse permet également l’ouverture à l’autre. Comme le démontre très bien la Communication Non Violente de Marshall Rosenberg ; c’est en parlant de nos besoins – et non de nos croyances – que nous arrivons à nous relier. C’est le socle de l’Humanité. L’autre n’est plus un être menaçant à l’origine de toutes mes souffrances ou révoltes. L’autre devient un être sensible avec lui aussi des besoins, parfois différents des miens ; mais que je peux entendre car ils sont universels. Nous pleurons ensemble. Même si nous sommes chacun chez nous, se relier aux autres qui souffrent aussi permet de toucher une solidarité, une fraternité qui fait du bien.
La dépression – un mal pour un bien
La vertu de la dépression qu’elle permet de prendre conscience de la valeur de la perte.
C’est le “passage à vide” qui permet de vider ce qui n’existe plus pour faire la place à un autre avenir à créer. La dépression qui permet de déconstruire ce qui n’a plus raison d’être, pour pouvoir reconstruire. C’est une étape inévitable pour grandir.
Le repli sur soi dont il s’agit ici, n’est pas un repli sur soi de protection comme dans le déni. Mais un repli sur soi dans l’ouverture à soi, dans le ressourcement et non dans la fuite.
Les bénéfices du doute
Le doute permet de commencer à concevoir que la vie peut être autrement. Ce doute a la vertu de pouvoir remettre en cause les croyances que l’on a sur la vie ; ces pactes inconscients avec soi-même qui n’ont plus de sens ; ces loyautés familiales parfois encombrantes. Le doute ouvre à l’humilité. C’est l’aveu douloureux d’avoir pu se tromper, fait des erreurs, ou encore d’avoir peut-être mal évalué certaines situations. C’est la reconnaissance de notre imperfection. Nous ne sommes qu’humain…
S’alléger
Comme dans un jeûne, c’est l’occasion de purger ce qui est devenu inutile et toxique ! En somme, faire le vide du négatif. Puis savourer la légèreté de ce vide. Pour ensuite choisir de remplir du bon.
Tous ceux qui ont vécu l’expérience du burn-out peuvent en témoigner. Ce moment où le corps et les nerfs lâchent est un temps réparateur de repli sur soi après la surchauffe des limites dépassées. Dans ce silence intérieur se clarifient petit à petit l’essentiel.
Les risques d’y stagner trop longtemps
La première difficulté peut être de rester accroché.e dans la mélancolie de ce qu’on a perdu. Les larmes et la tristesse sont alors ce qui nous retient encore à ce passé que l’on n’accepte pas de laisser partir, de lâcher… Le piège est alors de s’enfermer dans une nostalgie du passé pour puiser un minimum de bon dans ces souvenirs de paradis perdu. D’idéaliser le passé.
Le risque est aussi de continuer d’utiliser le reste de toute puissance dans cette impuissance extrême ; et de s’autodétruire dans la culpabilité que l’on ait pu être totalement responsable de la situation. Que tout est de sa faute, que l’on est nul.le, indigne d’être aimé.e.
Ou de rester convaincu.e que l’autre ne peut pas m’aider. Que l’autre est encore une menace qui pourrait m’abandonner, me juger, ne pas me comprendre. Et donc par crainte de vivre ces douloureuses déceptions et/ou frustrations, je peux m’enfermer, m’isoler et me morfondre seul.e, en me privant du pouvoir réparateur de l’empathie bienveillante d’un autre, bon et juste.
C’est évidemment tous ces risques de vécus très douloureux dont on veut se prémunir dans les phases précédentes ! Peur d’affronter ce vide, parfois existentiel.
Les questions à se poser
Pour faire de cette phase une étape dynamique je me demande :
- Qu’est-ce qui m’apporte du réconfort ? Quel endroit chez moi me ressource ? Quelle activité me fait du bien ? Quelles personnes puis-je contacter pour dire ma tristesse ?
- Quels sont mes besoins essentiels ?
- Quels sont mes repères stables inchangés ? Sur quoi je peux m’appuyer en moi et autour de moi ? Comment ai-je traversé mes épreuves précédentes ?
- Plutôt que de voir ce que je n’ai pas : qu’est-ce que j’ai actuellement et qui est bon pour moi ?
- Qu’ai-je à lâcher comme croyance, comme comportement, pour pouvoir aller vers ce qui est bon / nouveau pour moi ?
- Quels idéaux puis-je reconsidérer ?
- Comment puis-je honorer ce que j’ai perdu et/ou ce dont je ne veux plus ?
- Qu’est-ce qui est “mort” – ou en train de mourir – de ma vie, dans cette épreuve ? Et qu’est-ce que cela me force à vivre ?
- Qu’est-ce que je ressens comme appel au changement ?
En 15 min de conférence TedX, Laurent Gounelle vous invite à réfléchir tout en douceur à cette autre précieuse question : “Qui suis-je ?”
Comme il en témoigne avec authenticité, ce sont dans ces moments de “creux” de nos parcours de vie que nous ouvrons la porte d’accès à notre être profond. Osez aller à votre découverte.
Actions possibles pour pouvoir avancer
> Je ralentis le rythme et m’efforce de vivre le plus possible l’instant présent : les souffrances viennent des douleurs du passé non passées ; et de la peur du futur. En vivant l’instant présent je gagne en sérénité et sécurité. Laissez-vous expérimenter cette autre énergie que celle de l’action. Cette énergie douce de l’intériorisation est comme un temps d’inspiration dans la respiration. Elle permet de reprendre son souffle, de se ressourcer., d’écouter son coeur. Ne vous obligez pas à socialiser si vous avez besoin d’être avec vous-même. Dites-le simplement à vos proches, vous aurez leur soutien c’est garanti.
> C’est le moment idéal pour entreprendre de trier ce qui est cassé, inutile, “en trop”, dans votre espace de vie. Ces gestes impliquant votre corps accompagnent votre pensée dans ce mouvement de tri intérieur.
> Je concentre mon attention sur des activités qui vont calmer le flux de mes pensées et l’agitation de mes émotions
> J’écoute avec amour mes blessures du passé et je prends soin de mon enfant intérieur . En bref, bichonnez-vous <3
> Je m’ouvre à l’autre en reconnaissant mon besoin de l’Autre. La tristesse a besoin d’être entendue et contenue pour devenir réconfort intérieur. Accepter sa vulnérabilité c’est aussi apprendre à demander de l’aide. Se laisser recevoir du soutien, du réconfort, d’être accompagné.e dans ce passage à vide. Cela peut-être quelqu’un de votre famille, un.e ami.e, ou un.e thérapeute bien-entendu.
> J’envisage cette traversée de passage de la tristesse comme une étape du grand cycle de la “Vie-Mort-Vie”. La conteuse et psychologue Clarissa Pinkola Estes explique sublimement ce cycle dans son explication du conte “La femme squelette” ; dans son livre référence “Femmes qui courent avec les loups”.
La puissance des rituels pour transformer la tristesse
Dans les actions concrètes à mettre en oeuvre, il y en a une qui mérite un zoom à part entière : le rituel. La situation actuelle nous y confronte à tous les niveaux des rituels :
Rituels structurants du quotidien
On le voit avec la mise en place de nouveaux rituels spontanés comme les applaudissements de 20h : nous avons besoin d’une vie ritualisée 😉
Depuis que nous sommes bébés, notre quotidien est sécurisé de tout un tas de rituels. Rituel du coucher, rituel du matin pipi-douche-petitdej, rituel du métro-boulot-dodo, rituels des anniversaires… La très grande majeure partie de ces rituels nous structurent très inconsciemment. La suppression de ces rituels, par l’action de ce confinement, contribue aussi à notre sentiment d’insécurité.
A vous donc de remettre en place quelques rituels pour vous créer un espace temps pour écouter ce qu’il y a derrière votre tristesse. Cela va structurer, soutenir, contenir ce temps de “passage à vide”.
Cela peut être par exemple le rituel de maintenir des horaires de couchers / levers. Des rituels de “météo du jour” au dîner en famille. Des pensées positives comme les 3 kifs par jour en fin de journée, ou une méditation matinale. A vous de sentir ce qui est juste et sécurisant pour vous.
Rituels de deuil
Cette épidémie du covid-19 est particulièrement éprouvante pour celles et ceux qui ont la douleur de perdre un être cher. Je ne pouvais ne pas en parler. Privés de nos rituels de passage que sont les veillées et enterrements ; leur besoin s’en fait ressentir d’autant plus. Comment traverser la perte définitive sans avoir pu dire au-revoir, sans avoir pu se réunir pour pleurer ensemble, sans avoir pu voir le corps ou la sépulture ?

Quelle que soit votre spiritualité, faites confiance à votre instinct pour ritualiser à votre façon ce moment. Prenez le temps de faire comme une cérémonie chez vous, pourquoi pas en simultané avec vos proches.
(image (c) David Monje – Unsplash)
A la sortie du confinement, vous pourrez à nouveau vous retrouver autour de lui/elle, avec vos proches. A sa date anniversaire, à la date anniversaire de son décès, faites vous confiance. Pleurer ensemble, en clan, est très porteur pour tous. C’est l’essence même du mot “communion” qui nous relie dans la vie. Communion qui pourra aussi se retrouver après le confinement dans des espaces de cercles de parole. N’hésitez pas à les rejoindre, ce sont des supports précieux de partage de votre souffrance. Une matrice, là encore, pour traverser ce passage.
L’association “Mieux traverser le deuil” a un projet en cours pour vous accompagner dans la durée dans ces cas de deuils “covid-19’ si particuliers.

Rituels de passage – Les actes symboliques pour lâcher prise
Pour faire de cette épreuve une opportunité d’évolution ; je vous invite à symboliser tout ce que cela vous fais vivre de la façon créative qui vous parle.
Laissez simplement votre intuition vous parler, vos mains créer à partir de votre tristesse, de votre coeur. Il y a quelque chose de très cathartique de laisser ses mains parler pour soi. Suivez votre instinct.
Reprenez les questions posées plus haut : avez-vous un moyen de symboliser ce que vous voulez laisser derrière vous ? Quelle forme pourrait prendre ces croyances / souffrances dont vous ne voulez plus ? Comment pouvez-vous prendre soin d’une vieille blessure en la sublimant ?
A l’instar :
- de la poésie de l’art japonais Kintsugi qui répare les objets brisés par des joints en or ; en faisant un symbole de la résilience (cf livre « Kintsugi – l’art de la résilience » de Céline Santini)
- des land-art et autres Mandala,
- des danses libres sur une musique qui résonne avec votre émotion interne,
- ou encore de la spontanéité des enfants qui mettent les mains dans la peinture ; pour laisser s’exprimer leur émotion brute,
il existe une infinie possibilité de laisser votre corps exprimer et sublimer votre tristesse.
En créant, vous mettez à l’extérieur de vous ce qui vous encombrait. Vous pouvez alors vous détacher, et laisser passer ce qui doit. Pour vous libérer.
Et petit à petit, vous pourrez sentir l’en-vie de nouveauté vouloir commencer à s’incarner.
N’hésitez pas à partager en commentaire vos idées de rituels, d’actes symboliques. Ou vos révélations / prises de consciences / remises en causes de croyances.
7 réponses
Un immense MERCI Solen pour cette série d’articles qui éclairent dans tous les sens du terme ! Ils ont mis des mots sur des émotions, des perceptions vécues. Ils ont amené un peu de structure à un ensemble flou qui tournait. Et c’est rassurant et réconfortant 🙂
Très bel article qui montre bien que la dépression est nécessaire sans la laisser s’installer, elle est bien sûre salvatrice . En ce qui concerne les rituels , il existe ce qu’on appel des « actes symboliques » comme : « la courrier thérapie », cela consiste à s’écrire à soi-même ou bien une personne en particulier, coucher sur le papier tous les mots et les émotions, la colère, la rancœur que l’on peut avoir envers soi-même, une situation ou autrui et puis brûler cette lettre, ça peut-être aussi juste écrire simplement sur du papier ce que l’on ressent ce qui nous fait mal pour pouvoir ensuite prendre du recul et évacuer tout ce qui ne passe pas ! Ecrire pour faire le point, pour comprendre, pour soulager s’alléger et brûler ensuite toutes ses émotions et ressentis négatifs ça libère et ça soulage. Ca peut-être aussi s’écrire tout ce qu’on fait de bien nos valeurs, nos rêves, nos réussites, nos projets pour se redonner le moral ! Ces exercices sont à faire avec justesse et honnêteté envers soi-même et surtout sans mentaliser il faut le faire si on en sent le besoin avec spontanéité sans réfléchir et mettre tout ce qui nous passe dans la tête tout ce que l’on ressens de mauvais dans notre corps sur papier c’est simple et efficace.
Whaou tellement ouff vos textes je suis remplie car impression que l’on parle de moi me retrouve dans pleins de situations évoquée
Merci respect
Merci Orengo pour ce commentaire. Je suis touchée de lire que ces articles résonnent pour vous. Puissez-vous y puisez quelques ressources pour vous accompagner dans vos situations inconfortables.
Merci pour votre article, cependant depuis que je me suis mis à la méditation je ne ressens plus rien. Aucunes émotions quelconques ne me parcours. Je me suis mis à me sortir de mon cocon enfermer en faisant des activités de sport et du ménage. C’est bénéfiques mais le fait de ne rien ressentir est assez étrange et perturbant à la fois. Je ne sais même pas si c’est bon ou mauvais d’être ainsi munis d’aucunes émotions.
Bonjour Nico je ressens exactement la même chose aucune émotions on dirait que mon cœur ne ressens rien du tout ça fait bizarre car on ressent pas de joie ni de plaisir par contre de la tristesse oui mais c’est un mal pour un bien cela signifie un renouveau après et qu’il faut passer par cette passade pour ouvrir notre cœur c’est écrit plus haut
Bon courage car cette étape est pas facile je suis en plein dedans et de plus comme j’ai pas de plaisir je n’ai pas de de sensation de faim je suis sous anti dépresseurs en entendant d’aller mieux et de creuser plus en moi 🙏🙏
Bonjour Nico,
Je réponds tardivement à votre message que à la réponse que Anne vienne de vous faire. Votre situation a probablement évolué depuis.
Et bien sûr il ne m’est pas possible de vous répondre avec précision en dehors d’un contexte de suivi thérapeutique qui prendrait en compte la singularité de votre parcours.
Cependant, ce qui me vient déjà en vous lisant, n’est pas sur vous ne ressentez rien : vous ressentez ne pas éprouver d’émotions plus intenses, c’est un peu différent 😉
Je m’explique : les émotions sont une manifestation corporelle d’un mouvement, les messagers corporels d’un besoin. La tristesse et la peur nous font vivre un mouvement vers l’intérieur ; la colère et la joie plutôt vers l’extérieur. La joie et la tristesse sont des mouvements plutôt fluides et amples alors que colère et peur vont se manifester plus par des mouvements saccadés.
Et, il y a l’émotion de sérénité, de paix intérieure, qui elle, est un mouvement imperceptible de stabilité, comme une eau calme.
C’est une émotion en tant que telle.
Pour vous « rassurer » sur votre baromètre émotionnel, vous pouvez aussi les convoquer. Par exemple, vous pouvez penser à la joie, ou au sentiment de gratitude, en méditant sur votre cœur, et laisser y venir une chaleur, un soleil ou autre image de votre choix comme tout ce qui vous évoque de la joie comme situation. Petit à petit, vous pourrez sentir les effets de cette émotion dans votre corps, peut être par ce sentiment de chaleur et d’ouverture dans la poitrine, qui s’amplifie à chacune de vos respirations. Et petit à petit dans votre vie, vous pouvez vous entraîner à regarder les sensations de votre corps dans telle ou telle situation. Une tension dans les épaules, une gorge qui gratte, une envie de vous lever, une respiration serrée dans le haut du corps ou ample dans le ventre.. sont autant de signes annonciateurs d’émotions.
La méditation est un bel outil pour vous aider à identifier vos sensations, au sens de vous ouvrir à vos 5 sens. Cette écoute fine vous permettra d’identifier plus vite vos émotions et entendre leurs besoins associés nourris ou à nourrir, là où peut être avant les émotions vous submergeaient d’un coup, s’imposant à vous. c’est un autre rapport à soi.