Faire le choix d’accompagner son enfant ou son adolescent.e en psychothérapie n’est pas une décision facile. C’est pour cela que nous parlons plutôt de psychothérapie de l’enfant et de ses parents. Car la particularité première est que l’enfant, contrairement à une thérapie de l’adulte, est indissociable de l’environnement dans lequel il grandit. L’objectif d’une thérapie de l’enfant est bien-sûr de soulager, de libérer l’enfant des difficultés qu’il traverse. Mais il est tout autant de vous aider en tant que parent à accompagner votre enfant. A comprendre ce qui se joue pour vous face aux difficultés de votre enfant.

Dans quel cas faire appel à une psychothérapie pour son enfant / adolescent ?

Avant tout, je n’insisterai jamais assez sur la nécessité que l’enfant ou l’adolescent, quel que soit son âge, soit demandeur de venir en thérapie. Qu’il exprime avec ses mots une souffrance, et une envie de vivre sa vie autrement. Bien-sûr, bien souvent, son besoin pourrait être assez flou. Et bien souvent ce sont des symptômes physiques ou comportementaux qui parleront pour lui. Enurésie (pipi au lit), harcèlement scolaire, décrochage des notes, prise de poids soudaine, colères difficiles à réguler, renfermement, crises d’asthme… sont autant de signes qui peuvent témoigner d’un mal-être.

L’enfant peut se sentir en conflit de loyauté vis à vis de vous, ou avoir du mal à identifier la cause de sa souffrance. Il peut avoir peur de vous inquiéter, se sentir responsable. Ou même avoir honte de ne pas réussir à correspondre à l’image qu’il pense que vous attendez de lui… Aussi se confier à vous, ses parents, peut lui sembler une montagne. La perspective de pouvoir se confier à quelqu’un de neutre peut alors être une réelle opportunité pour lui.

Comment présenter la thérapie à un enfant ou à un adolescent ?

Parfois ce sont des médecins ou l’établissement scolaire qui pourront suggérer aux parents que leur enfant suive une thérapie. Ou les parents qui s’inquiètent pour leur enfant. Que ce soit une peur face à un changement de comportement de leur enfant ou adolescent.e. Ou bien encore par anticipation qu’il vive mal une situation (un deuil, une séparation, un déménagement, un changement dans la famille, l’arrivée d’un frère ou d’une soeur, de demis-frères ou soeurs, de beaux parents…).

Dans tous les cas, il importe d’en parler au préalable avec l’enfant et lui demander son avis. D’une part pour vérifier qu’il y a bien souffrance chez lui. D’autre part pour qu’il puisse s’engager dans cet espace, qu’il soit demandeur d’une envie de changement pour lui-même.

Selon son âge et sa connaissance de la psychothérapie, vous trouverez les bons mots. Certains parlent du « docteur des soucis ». Ou expliquent simplement que le thérapeute est là pour l’aider à comprendre ses émotions et ses réactions. Ou encore un thérapeute c’est quelqu’un qui est là pour l’écouter. A qui il pourra parler et tout dire ce qui le tracasse. Obtenir son consentement est essentiel.

Ce que n’est pas une thérapie de l’enfant :

  • une thérapie familiale : où tous les protagonistes de la famille sont reçus ensemble à chaque rendez-vous, y compris la fratrie. Dans ces thérapies, c’est l’ensemble du fonctionnement du système familial qui est remis en travail.
  • une thérapie de couple : dans les entretiens parentaux que je vous propose, votre enfant sera toujours présent. Je vous interrogerai et écouterai en tant que duo parental et non conjugal. Si vous rencontrez une difficulté de couple, je vous encouragerai à avoir un espace dédié à apaiser votre conflit de couple. Que ce soit une thérapie de couple ou une médiation par exemple.
  • une thérapie individuelle de chaque parent. Si vous sentez que c’est surtout vous qui vivez mal une situation concernant votre enfant, je peux vous recevoir pour un suivi individuel.

Comment se passe une thérapie d’enfant ?

Pour faciliter l’expression de votre enfant, je pourrais être amenée à lui proposer des outils ludiques. Le jeu est LE langage par excellence de l’enfant, et aussi son levier d’apprentissage et de résolution de problèmes prioritaire. Il pourra donc explorer au cabinet de nombreux outils de médiation qui lui permettront de mettre en scène ce qui le / la préoccupe. Je lui proposerai selon sa sensibilité soit de dessiner, de jouer avec des figurines, d’inventer des contes… Ou encore d’utiliser des cartes d’émotions ; voire d’inventer de nouvelles émotions lui-même sur mon « émotimètre » (thermomètre des émotions maison 😉 ). Ma créativité rejoindra la sienne pour trouver ensemble un langage commun. Pour certaines séances, je pourrais vous proposer de recevoir l’un ou les parent avec l’enfant. Pour une partie ou la totalité de la séance. Si je dois vous restituer une partie de nos échanges avec l’enfant, ce sera toujours avec son accord préalable. En effet, nos séances sont avant tout couvertes par la règle de la confidentialité, comme pour les grands !

Les entretiens parentaux (avec l’un ou les 2 parents) : lorsque je vous reçois c’est bien en tant que parent. Votre présence pour l’enfant, votre regard sur son évolution depuis sa conception ; comme la compréhension de ses difficultés sont évidemment d’une valeur inestimable. Je pourrai être amenée à vous interroger sur l’histoire de l’enfant. Ou bien sur comment c’est pour vous d’être le parent de cet enfant. Ou encore sur ce que vous ressentez par rapport à sa difficulté. Et surtout sur l’écho que sa difficulté a sur vous : peut-être avez-vous, vous-même connu une difficulté similaire, au même âge ? Ces questionnements auront tous pour objectif de vous aider à accompagner au mieux votre enfant. A faciliter votre parentalité et votre lien. En tant que parent, vous êtes les acteurs prioritaires, et les mieux placés pour l’aider à évoluer.

Les pré-requis à la thérapie de l’enfant :

L’accord des 2 parents est juridiquement obligatoire jusqu’à ses 16 ans. Je vous ferai signer un formulaire d’autorisation d’accompagnement de votre enfant lors de notre premier entretien.

La présence des 2 parents est fortement recommandée lors du premier entretien avec l’enfant. Même en cas de parents séparés. Si cela vous préoccupe, nous pouvons en parler au téléphone préalablement et envisager ce qui peut être possible pour vous.

> Et bien-sûr, comme je le disais plus haut : le consentement de l’enfant est indispensable. Assurez-vous qu’il ait compris l’intérêt pour lui de venir.

Comment se passe une thérapie d’adolescent ?

L’adolescence. Ce long passage menant de l’enfance à l’adulte est de loin la période de la vie la plus transformatrice. Telle une longue gestation, l’adolescent doit traverser le deuil de l’enfance et construire sa future vie d’adulte, de citoyen. C’est une période faite de négociations parfois douloureuses. L’ado est tiraillé entre se refugier dans le cocon familial et oser partir à l’exploration du monde extérieur. Ce va et vient psychique va de pair avec un bouleversement hormonal et corporel puissant où son image se modifie sans cesse.

Les enjeux relationnels sont à leur paroxysme. L’adolescence peut aussi être une tempête émotionnelle déstabilisante pour tous. Les questionnements existentiels peuvent devenir étourdissants. La quête identitaire devient exigeante. L’espace de psychothérapie est en ce sens un endroit privilégié pour accompagner cette puissante métarmophose. Dans cet espace d’intimité si précieux à cet âge.

D’autant plus que l’adolescence est une période de réactualisation des enjeux plus ou moins bien traversés dans la petite enfance : la naissance ; les phases d’opposition des premiers « non » ; les premiers choix ; le rapport au corps et à la motricité ; l’oedipe ; d’éventuels traumatismes …

Pour toutes ces raisons, la psychothérapie de l’adolescent s’ajustera aux besoins singuliers rencontrés. En cas d’entretiens parentaux avec l’un ou les parents, l’objectif sera le même que pour les enfants ; vous aider à l’accompagner dans sa traversée. Mais aussi faciliter la communication entre vous. Ou comment vous relier différemment, tout en soutenant l’élan progressif de différenciation et d’autonomisation de l’ado.

Quel est le coût et la durée ?

  • Le prix des entretiens parentaux est de 100€. (compte tenu de la durée d’1h30 et du temps nécessaire de synthèse en post-séance).
  • Le prix des séances de 50 min avec l’enfant seul (et éventuel court debrief avec l’un des parents) est de 65€. A ce paiement, pris en charge naturellement par les parents, l’enfant devra remettre à chaque séance un paiement symbolique. Ce paiement symbolique lui permettra de payer lui-même, avec ses moyens créatifs, cet espace où il va se réaliser. Cela le responsabilise, le mobilise, le fait grandir. Cela peut être un dessin, un objet trouvé dans la nature, un texte, quelque chose de plus personnel,… l’enfant trouvera par lui-même !
  • La fréquence des séances fera l’objet d’une co-construction avec vous tous (parents + enfant selon son âge et son besoin). En général, les séances seront hebdomadaires ou tous les 15 jours. Des séances plus espacées ne sont pas préconisées pour un bon investissement par l’enfant de cet espace. Et de notre lien pour qu’il soit thérapeutique.
  • La durée de la thérapie sera évidemment fonction de multiples facteurs. A commencer par le besoin et la situation de l’enfant. Il est couramment admis que les déblocages peuvent être rapides pour l’enfant en plein modelage cérébral, et poussé par son élan de vie. Cependant il est bien-sûr impossible de généraliser. La thérapie durera tant que l’enfant en ressentira le besoin.

Et pour les bébés et enfants avant 4 ans ? Quel accompagnement thérapeutique possible ?

Bien souvent, pour les bébés comme pour les enfants de moins de 4 ans, travailler avec le ou les parents est suffisant. Les difficultés de l’enfant se manifestent sous forme de symptômes non élaborés ni élaborables par lui-même. La thérapie aura alors l’objet de vous accompagner dans votre parentalité pour vous aider à identifier comment apaiser votre enfant. Ou vous aider à voir la situation autrement. Par exemple en vous interrogeant sur l’écho que les difficultés de votre enfant ont chez vous ; comment c’était pour vous à l’âge de votre enfant ? Avez-vous connu une difficulté similaire ? Comment s’est d’être le parent de cet enfant ?

Si vous vous sentez en grande difficulté avec votre bébé, notamment en cas de dépression post partum, sachez que des unités mère-enfant existent. Vous pouvez y être reçue avec votre bébé pour un séjour plus ou moins long. Pour prendre soin de vous en même temps que de votre bébé. Des psychiatres et auxiliaires de puériculture vous y accompagnent le temps nécessaire à votre récupération. Le site de l’association Maman Blues peut également vous apporter de nombreux conseils et groupes de parole.